Histoire du jardin
Contrairement à ce que peut laisser espérer l’appellation, et même s’il n’en est qu’à 2 km, notre « radiophare » n’a pas de vue sur la mer. Il a été construit par l’armée en 1936, afin de guider les avions via radiogoniométrie (l’aérodrome militaire de Querqueville étant alors une base d'hydravions). Il a ensuite été revendu par les domaines en 1970 à un couple qui l’a occupé pendant 40 ans, le transformant en habitation et investissant le jardin (arbres, verger, potager…) Mais quand nous l’avons racheté en 2013, il était plus ou moins laissé à l’abandon depuis plusieurs années, envahi par les ronces, le lierre et les orties.
Ce terrain de 4500m² présentait quelques inconvénients : balayé par les vents, sans ruisseau ou point d’eau, plat et tout en longueur, divisé par une grande allée centrale bordée d’un seul côté par de gros hortensias. Mais il avait aussi un « beau potentiel » comme disent les agents immobiliers : de magnifiques Gunneras à l’entrée, un verger, un peu ancien mais qui nous faisait rêver, une belle glycine, des arbres (une rangée de peupliers, d’imposants wegelias, quelques conifères, un majestueux eucalyptus ou un très beau Diospyros – merci à André du jardin Bloom Myraland qui l’a identifié !) et enfin une terre plutôt riche et peu caillouteuse.
Nous n’y connaissions pas grand-chose, mais après quelques années dans un petit jardin de ville, nous étions impatients d’investir tout cet espace. Nous avons commencé par quelques timides plantations et surtout par visiter beaucoup de jardins, en particulier presque tous ceux de l’association Cotentin Côté Jardins, dont nous sommes si heureux de faire partie aujourd’hui !
Plus que la botanique pure, et sans doute à cause de ma formation artistique, j’ai réalisé que ce qui me passionnait surtout c’était la création et la conception des espaces, la composition de « tableaux » vivants. Imaginer quelque chose là où il n’y a rien, choisir comment juxtaposer les couleurs, les formes, les volumes… Petit à petit, nous avons donc décidé de rompre la longueur monotone de ce terrain en créant des ruptures, des petits espaces aux ambiances différentes. Nous avons d’abord profité de la pelleteuse qui creusait l’allée centrale pour raccorder les eaux usées au réseau. Elle a déposé la terre devant le futur jardin «japonais » sous forme de deux talus, puis creusé le futur bassin de l’entrée et même arraché d’un coup de pelle la rangée de gros hortensias au sud du bâtiment… Que nous avons ensuite déplacés non sans mal (merci à Sylvain et son quad !) et replantés le long de l’allée en rétablissant ainsi la symétrie qui manquait. Puis petit à petit, souvent au gré des soldes dans les jardineries, sont apparus le « jardin exotique » en 2014, le potager en 2015, ou le « romantique » autour des gloriettes en 2016… En 2017 commençait la construction de la pagode dans le « japonais »... À l’hiver 2019 est née l'idée du « damier » et pour finir, créé tout récemment, le ruban de graminées à l’automne 2020…
Nous n’utilisons pas de produits chimiques, et nous avons deux bacs à compost près du potager. Nous avons découvert qu’il ne fallait jamais laisser la terre nue, donc nous usons et abusons du paillage, grâce à nos deux broyeurs mais surtout celui que nous nous faisons livrer (environ 10m3 de BRF l’année dernière !) Ce qui n’empêche pas bien sûr, de nombreuses heures consacrées au désherbage manuel… Nous avons un récupérateur d’eau près du potager, qui sert surtout pour celui-ci, et nous disposons aussi d’un astucieux système de robinets trouvé en arrivant, installés tout au long de la propriété. Mais à part au moment des plantations, nous limitons l’arrosage, bien aidés par le climat humide du Cotentin !
Les différentes parties du jardin décrites dans les pages de ce site on un lien vers une page « Avant / Après » qui détaille son histoire... Vous pouvez aussi y accéder directement en cliquant sur les zones dans l'image ci-dessous :